DANS LA PRATIQUE


 

La conscience d'éveil qui est la conjonction de la conscience source et de la conscience ordinaire (elle-même binaire) est intellectuellement assez simple à présenter, mais l'idée d'une simultanéité binaire, puis ternaire, est-elle possible?

La conscience peut-elle investir le champ de son expérience dans deux perceptions symétriques mais apparemment opposées?

Si l'on est capable d'entendre un seul son avec deux oreilles ou de voir un seul arbre avec deux yeux, alors la réponse est oui... mais cela nécessite un apprentissage pour accommoder (focaliser) au plus juste.

C'est de cette accomodation dont nous allons parler maintenant.

 

La conscience est la mère de toutes les perceptions, mais de notre point de vue humain, elle se définit justement par les perceptions qui en découlent et qui sont liées au système sensoriel.

Avant le ressenti (qui est filtré) il y a le perçu, qui est parfois non étalonné.

D'après l'hindouisme, il y a en fait un étalonnage permanent et relatif à l'actualisation des samskaras, le plus souvent regroupés par analogies de manifestation et que l'on appelle alors des vasanas. (les samskara sont les mémoires de ce qui nous a impressionné, émotionnellement. Ce sont des énergies qui portent du sens lié au contexte qui les a fait naître, mais pas de forme spécifique. Par exemple, une impression stockée de manière visuelle "ressortira" dans un contexte visuel.)

 

Les vasanas se produisent pour alimenter le prarabdha karma, celui qui échoit à l'instant présent.

Les différents "systèmes" d'approche de la connaissance en Inde visent une connaissance transcendentale, métaphysique, ce qui explique qu'ils puissent cohabiter de manière tout à fait orthodoxe malgré leurs oppositions apparentes. Par exemple dvaita (dualisme) et advaïta (non-dualisme) sont censés mener à la même conscience d'éveil et à la libération des chaînes du samsara. Mais quels que soient les systèmes impliqués dans la recherche, ils acceptent tous le principe de la causalité par l'action (karma) et le fait que cette action qui conduit les manifestations du Soi peut trouver un équilibre qui la libère du mouvement perpétuel (samsara) qui l'enchaîne dans les manifestations successives. Cet équilibre, c'est anagami, qui est un état d'action pure, car juste (dharma), libératoire (mukti) et en congruence avec les grandes lois universelles. bien qu'ayant des développements et des argumentaires différents.

La recherche de la conscience unifiée ne peut donc pas éviter cette notion fondamentale, et pour ramener l'exercice à un niveau pratique et humain, il est indispensable d'en tenir compte.

Pour cela, nous avons un précieux guide qui est Krishna lui-même lorsqu'il conseille Arjuna dans le Mahabaratta :

Dans la pratique, comment faire?

 

Il peut y avoir plusieurs méthodes, et chacun peut trouver sa propre  méthode.

En voici une parmi d'autres; ce qui compte c'est que ça marche pour vous, et sans effort, car s'il y a effort, c'est qu'il y a résistance, et la résistance (psychologique) est justement l'un des prédicats : faire agamipono dissout cette résistance.

 

1 - Se situer.

Bien savoir ce que l'on va faire :

  • être conscient que ce qui est autre que nous (extérieur à nous) n'est qu'une projection qui utilise les objets du monde (l'autre est ce que je fais de lui - identité dans le fond observateur/observé, bien que différence dans la forme). Développer la conscience inversée, l'exo-conscience.
  • être déterminé à vouloir nettoyer les mécaniques du passé qui polluent et alimentent l'agamikarma,
  • être prêt à observer comment nos comportements FONT la situation, sans condamner ni juger.

 

2 - Repérer les prédicats.

Il est plus facile de repérer les prédicats, c'est à dire les "symptômes" de nos mécanismes inadéquats, lorsqu'un problème se pose. Mais la prise de conscience de ces problèmes est fonction de notre sensibilité et de notre réceptivité.

Pour augmenter notre disponibilité à l'observation, à l'attention, il est évident qu'il faut un peu moins de bruit mental dans notre tête, un peu moins d'agitation, ce qui n'est pas toujours facile tant l'absence de pensée crée un vide qui fait peur.

Les injonctions demandant de vivre ici et maintenant, dans le présent, de méditer, d'être attentif, sont difficiles pour quelqu'un dont l'existence dépend entièrement de son mental.

La pensée non-verbale


Peut-on apprendre à ne pas penser et optimiser son état d'attention?

 

Apprendre à ne pas penser ?: la réponse est non.

Les exercices de méditation ne peuvent pas supprimer la "pensée",  l'apnée de pensée est en fait une pensée non-verbale qui se transforme en pure présence, qui est le coeur de la méditation, et dans laquelle la pensée usuelle est comme "décrochée", "débranchée".

La pensée non-verbale, est une approche alternative de l'activité mentale.

La voie la plus simple est donc de développer la pensée non-verbale, qui est en fait le vrai chemin vers la méditation, la contemplation, l'attention juste, (cependant, la pensée non-verbale n'est pas la non-pensée, l'absence de pensée, et elle est toujours sujette à participation karmique, mais d'ordre plutôt collectif qu'individuel)

Repérer un prédicat nécessite un vigilance au même niveau. Si vous pratiquez la méditation binaire, par exemple, vous observerez mais sans ré-agir, car vous serez dans une pensée non verbale. Pour être à son niveau et réagir, il faut pouvoir concilier les deux états (observateur et acteur) et donc pratiquer la double conscience. La quadruple formule d'agamipono (qui est verbale, elle) aura un effet sur l'état de réactivation mémorielle.

Si vous pratiquez la méditation binaire, vous êtes disponible pour surprendre un prédicat qui se manifeste.

Pour faire agamipono, c'est important d'être à l'affut de tous les prédicats qui passent, à la limite, c'est juste pour le fun, car c'est entièrement qualitatif, il n'y a pas d'objectif de quantité, ni de limite de temps, et c'est un peu comme à la pêche, si elle est bonne tant mieux, sinon, ce sera pour une autre fois, mais la pensée non verbale est un préliminaire.

Exemples:

Un moyen facile de repérer un prédicat, c'est quand vous faites un reproche (ou quand on vous fait un reproche).

Hé oui, si on est 100% l'auteur de sa vie, comment pourrait-on reprocher quoique ce soit à quelqu'un d'autre??? l'autre n'étant qu'un phénomène de résonnance, de synchronicité par rapport à nos échéances karmiques, l'obectivation de nos récoltes réactionnelles? (retrokarma)

Une fois repéré le prédicat, on tient la pollution. (Les pannes, problèmes, gaffes, accidents, provocations, inimitiés, énervements, impatiences, agressions, doutes, peurs, violences, sont des chances formidables de répérer ses POISONS.

(J'agresse - le prédicat - mon interlocuteur car j'ai fabriqué dans le passé un programme d'autoprotection - le poison- et il se met en marche. Peut importe le stimulus qui a réveillé le poison, le boulot on le fait tout seul, en soi, celui d'en face qui m'énerve il coïncide avec une échéance de mes nombreuses horloges, mais il est sympa quelque part, même si j'ai envie de le frapper, car il fait sortir ce poison de sa tanière)

Le poison, la pollution mémorielle,  (la pensée-mémoire du passé) devient alors l'objet de votre observation, et en tant qu'objet, vous pouvez la traiter avec agamipono.

Après agamipono - que l'on peut faire plusieurs fois de suite si notre état émotionnel le nécessite, jusqu'à apaisement - on ressent déjà la libération, le coup de gomme passé sur le prarabdhakarma, la non prolifération de l'agamikarma.

 

3 - S'adresser à la mémoire (poison) révélée par son prédicat

Donc, quand on a réussi à pêcher un poison, une pensée auto-suffisante, on la considère comme une personne et on lui parle (pensée verbale):

  • je suis profondément désolé, (de t'avoir programmée) : sincérité, contrition, humilité, regrets,
  • je te demande pardon (de ne pas t'avoir affranchie plus tôt),
  • merci (de m'avoir accompagné) : gratitude, libération, apaisement,
  • je t'aime : amour, empathie, lâcher-prise, soulagement.

 

Et  puis ensuite, on la rejette à l'eau; il est enfin libre, déprogrammé.

 

L'important étant la sincérité et le ressenti émotionnel, à titre de test, vous pouvez pratiquer en vous regardant dans une glace et observer les expressions de votre visage quand vous prononcez les 4 phrases. Si rien ne transpire, c'est que l'intention n'y est pas!

Je vous laisse découvrir par vous même les conséquences sur la situation et sur votre environnement.

Il n'y a donc pas beaucoup de différences entre Ho'oponopono et Agamipono me direz-vous?

Exact, si ce n'est que:

  • Pour Agamipono, il y a un objectif : se libérer de la production d'agamikarma, arrêter de polluer,
  • Pour Agamipono, il y a un interlocuteur : le poison qui prend votre place.

 

Agamipono étant plus ciblé, c'est un peu comme un "skin", d'Ho'oponopono, mais toute la valeur du processus demeure celle d'Ho'oponopono.

 


 

EXEMPLES DE PREDICATS OU SITUATIONS

Quand une situation devient excessive, explosive, absurde, c'est que quelque part une pollution a pris le contrôle, c'est comme si vous vous étiez dédoublé et aviez utilisé une autre ressource, moins réflléchie, plus violente, plus rigide. Dans ce cas (si on part du principe que les explosions ne sont pas souhaitables), on est dans le cas de figure où il est vraiment possible d'observer.

Sans atteindre des paroxysmes, tous comportements impliquant :

  • accusation,
  • critique,
  • jugement,
  • agressivité,
  • comdamnation,
  • cynisme,
  • provocation,
  • jalousie,
  • possessivité,
  • colère,
  • violence,
  • agacement, etc... (liste à compléter par vous-même...)

 

sont des prédicats externes.

De même sans atteindre des paroxysmes autodestructeurs, tous comportements impliquant

  • peur,
  • angoisse,
  • doute,
  • pessimisme,
  • échec,
  • somatisation rapide
  • évitement,
  • incapacité, etc...liste à compléter par vous-même...)

 

sont des prédicats internes.

 

Si l'on ne parvient pas à visualiser une pollution en action, un moyen très simple de s'entraîner, c'est d'observer simplement les poisons que l'on génère, (les pensées négatives), et de pratiquer alors agamipono.

Ces poisons, ces pensées négatives, sont les manifestations de nos peurs, de nos manques, de nos ombres et sont réellement polluantes tant pour nous que pour l'environnement. A défaut de pouvoir les empêcher de se manifester, il est bon de se rendre compte de leur inutilité et d'être sincèrement désolé de les porter en soi-même. Par cela, elles perderont de leur force lors de prochaine manifestation (anagami).

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